Conférence innovation supply chain : Terres du Sud rassure les consommateurs, en toute indépendance, avec la blockchain (Photo B.Levy)

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A l’occasion de notre conférence du 28 janvier 2020, Fabrice Maumy, directeur de la transformation digitale et du SI de Terres du Sud, a raconté comment la coopérative a déployé une blockchain dans sa filière canard, pour être la plus transparente possible. Le consommateur dispose ainsi d’une information directe et détaillé sur tout le process, sans passer par un label ni la grande distribution.

Fabrice Maumy, directeur de la transformation digitale et du système d’information de Terres du Sud, son projet de blockchain de traçabilité agroalimentaire en blockchain à l’occasion de notre conférence sur l’innovation dans la supply chain du 28 janvier 2020. En 2019, la coopérative agricole du Sud-Ouest a réalisé une maquette (Proof-of-concept, POC) sur sa filière canard en 3 mois, industrialisé ensuite en tout juste 5 mois supplémentaires. Trois raisons l’ont conduit à entreprendre cette démarche. « Nous voulons valoriser nos produits, et l’apport d’une plus grande transparence au consommateur a constitué un de nos premiers axes de réflexion. De plus, nous souhaitons sortir de la logique des trop nombreux labels dans lesquels les consommateurs sont perdus. »

Un contrôle en temps réel des cahiers des charges de conformité

La blockchain est un moyen de donner directement au consommateur l’information sur chacune des étapes de production et fabrication, depuis la nourriture donnée au poussin jusqu’au produit final. Elle autorise un contrôle en temps réel des cahiers des charges de conformité. La grande distribution, qui commence à utiliser la technologie, avait commencé à questionner Terres du Sud sur le sujet. La coopérative a donc tenu à prendre les devants plutôt que de subir le choix des distributeurs. « A noter néanmoins que la grande distribution est un exemple de l’intérêt de la blockchain, a expliqué Fabrice Maumy. Carrefour a constaté des gains de 1 à 2% de CA sur les produits sur lesquels il la teste. »

« La blockchain, c’est la garantie de la transparence alimentaire du magret de canard vis à vis des consommateurs et de la conformité à l’IGP Périgord et au label sans OGM », Fabrice Maumy, Directeur de la transformation digitale et du SI groupe Terres du Sud

Cette technologie s’est donc imposée d’elle-même à Terres du Sud qui, pour la déployer, a décidé de faire appel à la startup Connecting Food. « Ils maitrisent la technologie mais aussi et surtout notre métier, a précisé Fabrice Maumy. C’est essentiel. Cela aurait été plus compliqué avec les mastodontes du domaine. » Après un audit qui a permis d’identifier puis de corriger des failles dans le processus de traçabilité, la blockchain a été testée avec succès sur le magret de canard. Elle sécurise toute la chaine d’information de la conformité du produit par rapport à l’appellation IGP et à l’absence d’OGM, depuis l’alimentation du caneton jusqu’à l’assiette du consommateur.  Et Terres du Sud dispose aussi désormais d’un cockpit pour piloter le tout.

La blockchain, tiers de confiance à l’information infalsifiable

« Ce qui nous intéresse dans la blockchain, a conclu Fabrice Maumy, c‘est la notion de tiers de confiance avec une information infalsifiable, partagée et éventuellement auditable ». Prochaines étapes ? A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, le 25 février 2020, Terres du Sud a présenté les étiquettes qu’il va coller sur ses magrets avec un QR code que le consommateur pourra scanner. Celui-ci aura donc directement accès à toutes les informations de la chaîne qui a abouti au magret qu’il s’apprête à acheter. L’entreprise compte aussi déployer la même solution dans les mois à venir pour son foie gras et travailler sur un dispositif similaire consacré au bien-être animal.

« Nous sommes une grosse PME, par une grande entreprise, et nous n’avons pourtant pas eu de difficultés majeures à mettre en œuvre une blockchain, a insisté Fabrice Maumy. Si cette technologie devient plus accessible, c’est aussi parce que de nouveaux acteurs, plus petits, plus agiles, se développent autour d’elle. Nous avons pu développer notre projet rapidement et à des coûts raisonnables. »

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