Exotec lève 335 millions de dollars pour ses robots logistiques dopés à l’IA

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La pépite logistique française Exotec lève 335 M$ auprès d’investisseurs britanniques et états-uniens, et de BPI France. Ses essaims de robots autonomes guidés par des algorithmes d’IA maison ont déjà séduit Uniqlo, Monoprix, Carrefour ou Decathlon. (Photo E.Delsol)

Nouvelle levée de fonds imposante pour la French tech qui n’en finit pas d’engranger du financement en ce début janvier. Après les RH de Payfit, la comptabilité de Qonto ou la place de marché Ankorstore. C’est au tour de la logistique de se distinguer, avec la start-up nordiste Exotec. Celle-ci vient en effet de boucler un tour de table de 335 M$ ((293 M€) auprès de l’États-Unien Goldman Sachs Asset Management, du fonds Large Venture de BPI France et du Britannique 83North (principal participant à la précédente levée de la start-up). Cette opération valoriserait la jeune pousse française à 2 milliards de dollars, en faisant la 25e licorne nationale.

Des robots autonomes dopés à l’IA

Exotec conçoit et fabrique ses robots autonomes à Croix (Nord) près de Roubaix, ce qui fait d’elle une start-up industrielle française. Pour partie du moins. Car elle est bel et bien aussi une start-up high-tech. C’est son logiciel de gestion des robots dote d’une algorithmique d’IA maison qui la différencie réellement sur le marché. Ses algorithmes orchestrent les déplacements et les actions des essaims de navettes dans l’entrepôt en fonction de la configuration de celui-ci et surtout des commandes à traiter. Les navettes transportent en autonomie des bacs standards de marchandises entre les stations de préparation de commandes, les convoyeurs, et surtout les étagères de stocks et de commandes. Les robots évoluent dans un étonnant ballet coordonné, sur le sol, mais aussi à la verticale et à l’horizontale entre les racks. Exotec conçoit ses algorithmes spécifiquement pour gérer et optimiser des combinatoires aussi bien avec des essaims de 10 que de 100, voire plusieurs centaines de robots.

Une entreprise peut ainsi augmenter ou diminuer le nombre de navettes en fonction de ses besoins ponctuels ou permanents. Une caractéristique essentielle avec l’évolution des organisations logistiques, du e-commerce et des comportements de consommateurs qui demandent de plus en plus d’agilité aux acteurs de la grande distribution, du retail ou du e-commerce, ou des prestataires logistiques. L’IA est donc au coeur de la stratégie d’Exotec qui va continuer de la développer. Il compte ainsi se servir des fonds levés aujourd’hui pour recruter pas moins de 500 ingénieurs pour sa R&D d’ici à 2025. La start-up emploie 300 salariés et cet effectif devrait doubler d’ici à l’année prochaine.

Doper un développement international déjà bien entamé

Si Exotec boucle son 4e tour de table en ce 17 janvier 2022 s’affichant comme une nouvelle licorne, elle a déjà fait ses preuves en conquérant de nombreux grands clients. À commencer par le premier à lui avoir fait confiance, le Japonais Uniqlo, qui dispose sur ses terres nippones de l’entrepôt avec le plus grand essaim de Skypod. Quelque 500 robots en l’occurrence. Exotec a aussi installé son système dans des sites Monoprix, Carrefour ou Decathlon et compte plusieurs clients en Allemagne, en Italie et aux États-Unis. La start-up va utiliser sa nouvelle levée de fonds pour renforcer son expansion internationale.

Romain Moulin, cofondateur de la jeune pousse, rappelle régulièrement comment l’histoire de la start-up est née. Le déclic a lieu il y a 10 ans alors qu’Amazon achète les robots logistiques Kiva et surtout, décide d’en arrêter la commercialisation pour les garder pour ses propres entrepôts. Romain Moulin et Renaud Heitz y voient une opportunité, puisqu’il n’existe plus de robots logistiques autonomes de ce type sur le marché. Dès 2014, les deux anciens de General Electric Medical décident de combler ce vide en créant Exotec.

Emmanuelle Delsol

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