Salon de l’agriculture : La plateforme logistique en miniature de Promus adaptée aux circuits courts (Photo Promus)

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Au Salon International de l’Agriculture, la startup Promus présentait une supplychain miniature pour les circuits courts entre producteurs locaux et restaurateurs. Le secret ? Des conteneurs réfrigérés, sécurisés, autonomes, équipés de leur propre SI et installés à l’emplacement le plus pertinent de la supplychain. (Photo Promus)

Né en 2017, Promus propose aux producteurs locaux et aux restaurateurs, une supplychain de circuit court, mobile et adaptable. Ses fondateurs sont deux anciens de Danone, spécialistes de la supplychain agroalimentaire. « Notre maîtrise de ce sujet et notre expertise des WMS (Warehouse Management System) dans ce domaine précis nous ont permis de développer un modèle adapté à ces circuits spécifiques, » raconte Antoine Pulcini, président et cofondateur de la startup. Au centre du dispositif, des conteneurs réfrigérés positionnés en périphérie des villes, dans des lieux optimaux pour les deux types de parties prenantes. Les restaurants saisissent leurs commandes dans le logiciel, les producteurs déposent leur livraison dans le conteneur le plus pertinent pour que le restaurateur ou son livreur la récupère.

Des conteneurs, mini hubs logistiques adaptables et mobiles

Les conteneurs, ou « Promus Box », sont conçus comme des mini-entrepôts réfrigérés et jouent le rôle de hubs logistiques adaptables. Ils donnent l’agilité nécessaire à la supplychain en circuit court. Ces boîtes peuvent changer d’emplacement suivant certains critères et sont accessibles en toute autonomie. Elles sont installées sur le trajet des producteurs qui ne sont ainsi pas obligés de trop se détourner de leur parcours pour livrer des restaurants. Ces derniers, de leur côté, accèdent à une production locale sans contrainte lourde. Tout est algorithmique. « La logistique, c’est de la chirurgie des coûts, estime Antoine Pulcini. Dans l’approvisionnement en circuit court, tout repose sur un barycentre entre les différents paramètres : le nombre de produits apportés, la distance moyenne parcourue de chaque côté, la volumétrie de commandes, etc. »

« Notre maîtrise de ce sujet et notre expertise des WMS dans ce domaine précis nous ont permis de développer un modèle adapté à ces circuits spécifiques. » Antoine Pulcini, président et cofondateur de Promus (Photo E.Delsol)

« La vraie question, c’est comment faire entrer dans la box quelqu’un qui ne connaît pas la logistique »

Promus a conçu ses containers de A à Z avec leur système d’information propre, la sécurisation des entrées et des sorties, le contrôle de la température, des caméras de surveillance, l’autonomie énergétique, etc. Et la jeune pousse les fait fabriquer par une entreprise gersoise. Un iPad dans le conteneur permet d’ouvrir et de fermer la Promus Box de façon sécurisée. Les producteurs qui viennent déposer leurs produits s’identifient tout comme les transporteurs qui livrent les restaurateurs. « L’aspect « local » de la supplychain n’est qu’une des composantes du problème, précise Antoine Pulcini. La vraie question, c’est comment faire entrer quelqu’un qui ne connaît pas la logistique dans le conteneur. On ne peut pas déposer n’importe quoi n’importe où ! »Des casiers et des travées identifiés sont alloués aux différents clients dans le conteneur et le producteur y dépose ses commandes. En réalité, nous recréons une plateforme logistique en miniature. »

En bonus, la traçabilité à partager avec les consommateurs

Promus garantit aux restaurateurs la traçabilité de l’ensemble des produits qu’ils utilisent. Et comme la jeune pousse dispose de toutes ces informations, elle leur propose la création d’une page avec le détail des différents produits commandés, et des producteurs, avec la distance entre eux et le restaurant. Cette fois, c’est bel et bien le consommateur qui est visé. Il peut trouver directement en ligne l’information sur la provenance de tous les composants de son repas.

Une supplychain adaptable à d’autres circuits courts

L’agriculteur paye 10 % du montant de sa marchandise (dont il définit seul le prix), pour le service et évite le « franco de port ». Si le dernier kilomètre est une préoccupation de tous dans la logistique, pour les petits agriculteurs, peu habitués à la vente en direct, le premier kilomètre l’est tout autant. De son côté, le restaurateur, lui, paye un abonnement de 125 € HT par mois pour 4 livraisons. « Nous aidons les petits producteurs à trouver des clients directs et à les approvisionner, conclut Antoine Pulcini. Et nous aidons les restaurateurs à réfléchir à la façon dont ils sourcent leurs produits. Nous avons par exemple trouvé un producteur de safran nantais pour un établissement de la ville qui ne pensait pas en trouver un si près. » Le cofondateur de Promus confie que le dispositif que sa startup a conçu pour les petits producteurs et leurs clients, les restaurateurs, pourrait tout à fait être adapté à d’autres circuits courts. Quelques conteneurs à équiper, et il est quasiment prêt à l’emploi…

Emmanuelle Delsol

 

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